Restauration extérieure d’une chapelle dans le Tarn par Eric Constant
Au sein de leur entreprise TERRE ET MATIÈRES basée à Grazac (81), Éric Constant, co-gérant avec Isabelle son épouse, emploient actuellement 4 salariés. Passionnés par leur métier et le respect du bâti ancien, ils utilisent exclusivement des matériaux compatibles avec ce dernier, que sont la terre, le plâtre et la chaux.
L’entreprise TERRE ET MATIÈRES, lauréate des Trophées de la Chaux 2021 organisés par Socli et Ciments Calcia, a obtenu le 1er prix pour son chantier de restauration extérieure de la Chapelle Sainte-Sigolène à Parisot dans le Tarn.
Éric Constant nous présente en détail ce chantier primé, réalisé durant l’été 2021 avec la participation de 4 personnes.
La chapelle Sainte-Sigolène à Parisot (81) avait déjà connu une 1ère tranche de rénovation en 2017, effectuée par l’entreprise TERRE ET MATIÈRES, pour le rejointoiement de la partie arrière de la chapelle et le contour de la sacristie.
Durant l’été 2021, Éric Constant a de nouveau été sollicité par la mairie de Parisot pour restaurer la tranche finale, à savoir le clocher, le porche ainsi que les murs nord et sud. Toutes les façades de la chapelle ont été rejointoyées, seul le clocher a été enduit.
Éric Constant et son équipe ont commencé par décroûter l’enduit existant sur tous les murs et le clocher, sur une hauteur de 16 m, pour les mettre à nu. Lors de cette phase, ils ont découvert des briques très abîmées sous le vieil enduit du clocher. Il a donc été convenu de refaire l’enduit intégralement car il aurait été trop délicat et onéreux de changer toutes les briques en contour des arches.
Ils ont appliqué en deux passes un enduit composé de chaux NHL 3.5 grise CHAUX SOCLI associée à du sable à bâtir 0.4 pour le corps d’enduit ainsi que le renformis.
Le mortier de finition du clocher a été réalisée avec un mélange de chaux NHL 2 RÉNOCHAUX et de sable roux de Lexos 0.2, taloché éponge.
Les 2 couches d’enduit ont été appliquées mécaniquement à l’aide d’une machine à projeter avec un tuyau de 25 m de long pour atteindre le sommet du clocher à 16 m de haut. Cela a permis un gain de temps conséquent et évité de monter les seaux de mortier à la poulie.
En revanche, pour prévenir tout risque de salpêtre dû à l’humidité et la proximité des cyprès du cimetière, ils ont gardé un sous-bassement de 60 cm apparent au pied du clocher.
La génoise de séparation du clocher a été réparée en faisant ressortir en saillie de 5 cm les 2 rangs de briques : ces dernières ont été démontées et remplacées par de vieilles briques foraines de récupération, rejointoyées avec un mortier de chaux NHL 2 RÉNOCHAUX et de sable de Lexos. Après avoir décroûté les murs de la chapelle, le choix s’est porté vers un rejointoiement à la chaux NHL 2 RÉNOCHAUX de Socli, associée à du sable roux de Lexos 0.4, afin de respecter le bâti d’origine fait de briques foraines bâties à la terre. Les joints ont été brossés à fleur des briques. Toute la partie rejointoiement a été faite manuellement. Éric Constant nous livre une astuce : « Quand on rejointe, on salit beaucoup les briques et il reste toujours une pellicule blanche dessus, à cause de la laitance de la chaux. Ma solution, c’est d’utiliser du vinaigre à 14° pour nettoyer les briques ! »
Il y avait par ailleurs du ciment tout autour de la porte d’entrée de la chapelle.
À l’issue du décroûtage, un linteau en chêne maintenant la partie haute est apparu. Éric et son équipe ont rebâti l’arc surbaissé de l’entrée avec des briques foraines, qu’ils ont récupérées sur place et via l’association du patrimoine de la commune de Parisot. En décroûtant un autre pan de mur, ils ont découvert les vestiges de la véritable entrée avec un double arc en ogive. Pour mettre en valeur cette ouverture, ils ont fait un enduit en retrait sur 10 cm de profondeur pour lui donner du relief et faire ressortir l’élément en le rejointoyant.
Éric nous confie : « L’obtention du 1er prix des Trophées de la Chaux est une vraie reconnaissance du travail réalisé, nous sommes fiers d’avoir sauvé un patrimoine et permis à des jeunes de s’éclairer et comprendre comment les choses ont été bâties et comment on les respecte aujourd’hui. »