Restauration intérieure d'une église par Manuel Fins
Pour cet été 2018, Manuel Fins, adhérent du Club de la Chaux depuis sa création, nous fait découvrir son chantier de restauration intérieure de l’église des Mariniers à Saint-Sixte (47), qui aura nécessité 6 mois de travaux. Gérant de l’entreprise FINS installée à Astaffort (Lot-et-Garonne), Manuel Fins emploie 6 salariés.
« L’église gothique des Mariniers, un des joyaux du village de Saint-Sixte dans le Lot-et-Garonne, date des années 1500. Ce bâtiment, patrimoine communal, nécessitait des travaux de restauration afin de stopper les dégradations importantes qui le mettaient en péril et de sauvegarder les éléments exceptionnels situés à l’intérieur de l’église : un Ex-voto, sous la forme d’une maquette de bateau classé au titre d’objet à l’inventaire des Monuments Historiques depuis 1975 et du mobilier en bois polychrome de style. Un architecte des bâtiments de France a effectué une visite et suite à ses constats sur l’état intérieur et extérieur (pénétration d’eau dans la nef, humidité à l’intérieur de l’édifice, fissures à surveiller, menuiserie vétuste, etc…), la mairie a décidé de lancer un appel d’offre pour entamer des travaux de restauration de l’église.
Les travaux ont consisté en la restauration d’ensemble de l’édifice : réfection de la toiture, rénovation des maçonneries, réfection du plafond en bois de la nef et des menuiseries, mise aux normes de l’électricité et pose d’un chauffage.
De janvier à juin 2018, Manuel Fins est intervenu avec une équipe de 2 à 6 personnes pour restaurer les murs, la nef et les voûtes de l’église, ainsi que les 2 chapelles intérieures. Cela a représenté plus de 400 m². Le chantier a été supervisé par un architecte des bâtiments de France et un architecte local.
L’intérieur de l’église était en très mauvais état avec 2 grosses fissures de chaque côté des murs. L’entreprise FINS a fait appel à l’expertise de Johnny Vingadassalom, du Centre de Formation SOCLI, pour analyser les fissures ; le support en pierres et briquettes rouges a déterminé le choix pour les reboucher en optant pour un mortier fibré.
En piquant les murs intérieurs, des découvertes surprenantes ont été faites : des enduits datant de 1872 avec la date gravée dans le mortier, ainsi qu’un bocal incrusté dans un mur, renfermant des papiers avec le nom de l’entreprise qui avait fait les travaux à cette période.
Tous les murs intérieurs, les voûtes bâties en briquettes et pierres ainsi que les plafonds de la nef et des 2 chapelles ont été repris et restaurés à la chaux.
Après avoir piqué tous les murs, 2 couches d’enduit ont été appliquées mécaniquement en utilisant CHAUX RABOT. La couche de finition, réalisée avec CENT % FINITION, a été appliquée manuellement, nécessitant la participation de 6 personnes pour éviter trop de raccords sur les grands panneaux.
Pour l’église et la nef, le choix s’est porté sur CENT % Blanc tandis que pour les 2 chapelles, la couche de finition a été faite avec CENT % ton Paille. « Je suis habitué à utiliser CENT % et j’en suis très satisfait ; j’ai déjà restauré l’église d’Astaffort avec ce produit car il est spécialement conçu pour les murs anciens ou les supports naturels comme la pierre, que l’on retrouve très souvent dans les églises. CENT % FINITION permet de réduire les remontées d'humidité dans les murs, c’est aussi pour cette raison que j’ai employé ce mortier dans l’église de Saint-Sixte. »
Toutes les voûtes ainsi qu’un pan de mur en pierres et briquettes ont été piqués puis rejointoyés avec RENOCAL mélangé à du sable local de Garonne, pour laisser les pierres apparentes. La voûte principale de l’église a été mise à nu, nécessitant beaucoup de reprise de pierres. « J’ai choisi d’utiliser RESTONE pour faire de la fausse pierre à certains endroits ; quelques pierres ont été changées, principalement au niveau des encadrements des vitraux, avec des pierres récupérées sur d’autres chantiers, que j’ai retaillées et reposées à la chaux. Seules les voûtes de la nef et du chœur de l’église ont été enduites. »
Le résultat est tellement satisfaisant que des subventions ont été débloquées pour restaurer une autre église à Agen. L’entreprise FINS s’est déjà positionnée pour répondre à ce nouvel appel d’offre.