Restauration extérieure d’une bergerie par Bruno Comet
Pour ce mois de Février 2018, nous partons dans les Landes découvrir le chantier de restauration extérieure d’une bergerie, réalisé par Bruno Comet.
Gérant de l’entreprise SEE COMET basée à Tartas (40). Bruno Comet emploie 8 salariés.
« Le propriétaire d’un vieux bâtiment landais avec dépendances et, datant du 18ème siècle, nous a sollicité pour restaurer les façades extérieures d’une ancienne bergerie. Il projette de la transformer en chambres d’hôtes mais, étant donné que rien n’est encore complètement décidé, nous avons juste assaini l’intérieur et l’avons laissé tel quel pour le moment, tout en anticipant les futurs travaux, par des tests de matières. En effet, le client envisageant, à terme, de réaliser tous les murs périphériques intérieurs en fausses pierres, des essais ont été effectués sur un pan de mur de 10 m². C’est ainsi que j’ai pu appliquer la technique apprise lors du stage «Réalisation de fausses pierres » que nous avons suivi lors d’une journée technique du Club de la chaux. Le résultat a tellement plu au propriétaire que les travaux intérieurs sont prévus courant 2018. J’attends le détail.
Ceci étant dit, concernant les murs extérieurs, nous avons dû réaliser un gros travail de préparation, avant de pouvoir les restaurer, ceux-ci étant complètement envahis par les ronces. Nous avons ensuite décrépi et repiqué manuellement les 4 façades, puis nous les avons lavées à haute pression. En retirant le vieil enduit, nous avons découvert un support hétéroclite détérioré, mélange de parpaings, de pierres et de galets. Nous avons décidé de le recouvrir entièrement d’un enduit à la chaux. Nous avons réalisé le corps d’enduit avec de la chaux NHL 3,5 grise, CHAUX SOCLI, puis nous avons laissé sécher les façades, avant d’appliquer une couche de finition à base de chaux NHL blanche, RENOBLANCHE, que nous avons mélangée avec du sable coloré issu de la carrière de Bougue. L’enduit de finition a été fait manuellement à l’éponge.
Nous avons repris les chaînages d’angles extérieurs car les pierres d’origine étaient très abîmées. Nous n’avons pas pu les conserver en l’état donc nous les avons entièrement recouvertes en créant de la fausse pierre par-dessus. J’ai suivi le procédé appris lors du stage, en utilisant de la chaux blanche et du sable blanc, auxquels nous avons ajouté du caillou noir et blanc pour donner une texture granuleuse à l’enduit.
Nous avons pulvérisé manuellement 4 pigments naturels (noir, rouge, jaune et vert) sur les fausses pierres pour obtenir une teinte imitant la vraie pierre et leur conférer un aspect légèrement vieilli. Il y avait des encadrements de fenêtres existants ainsi qu’une grande porte d’accès que nous n’avons pas touchées. Nous avons créé de petites ouvertures à l’arrière, en laissant juste les tableaux prêts pour que le menuisier termine les fenêtres et pose les menuiseries.
Nous avons refait toute l’ossature ainsi que la charpente en bois. Nous avons démonté tout l’intérieur puis nous avons tout reconstruit. Ensuite, nous avons monté la charpente traditionnelle en bois de sapin et posé des tuiles méridionales rouges. La bergerie étant de plain-pied, nous avons enfin réalisé une dalle béton à l’intérieur, qui sera carrelée ultérieurement avec de vieux carreaux.
Les travaux, effectués en 2017 par une équipe de 3 personnes, ont duré 6 mois entre la sous-couche, les temps de séchage, la couche de finition, les chaînages d’angle, l’élévation du bloc charpente et le test de fausses pierres sur le pan de mur intérieur. C’est la première fois que l’on expérimentait sur un chantier la technique apprise lors du stage Socli pour réaliser de la fausse pierre. Avant, je teintais l’enduit dans la masse, ce qui n’avait rien à voir car le rendu était trop uniforme. Avec cette nouvelle méthode, on obtient une imitation parfaite de la pierre autant par la forme, la couleur que l’aspect. C’est bluffant et très concluant !
Le client est encore indécis concernant cette bergerie ; soit il la transformera en gîte, chambre d’hôtes, soit il en fera une grange pour stocker son matériel. Mais dans tous les cas, il souhaite de la fausse pierre sur tous les murs intérieurs périphériques, ayant été conquis par le test réalisé sur un pan de mur. La suite du chantier représente plus de 140 m² à faire en fausse pierre…une belle réalisation en perspective ! En parallèle, le client nous a demandé de restaurer également l’extérieur de sa maison avec un enduit à la chaux et de reprendre les chaînages d’angles en fausses pierres comme sur la bergerie, tellement le rendu lui a plu ! »