Découvrir le parcours professionnel de Christophe Munoz
Pour ce mois de novembre 2015, nous allons découvrir le parcours professionnel de Christophe Munoz, gérant de l’entreprise MUNOZ basée à Castelnau-de-Guers dans l’Hérault (34) et employant 7 salariés.
Interview
« Mon grand-père est arrivé d’Espagne pour s’installer dans le sud de la France en tant que maçon, puis mon père a repris l’entreprise familiale et c’est naturellement que j’ai suivi des études dans le bâtiment, pour ainsi être la 3ème génération d’artisans maçons de la famille.
J’ai obtenu mon BEP et mon CAP puis j’ai passé un BAC Pro dans le bâtiment, spécialisation maçonnerie et gros œuvre à Montpellier. Dès l’âge de 23 ans, après avoir fait mon service militaire, je suis rentré dans l’entreprise familiale, car mon père étant âgé, il souhaitait que je le lui succède au plus vite.
J’ai travaillé pendant 5 ans à ses côtés en tant que salarié ; j’ai pu appréhender les différents aspects du métier et acquérir de l’expérience, avant de reprendre la gérance de l’entreprise MUNOZ en 1990. A l’époque, mon père employait 4 personnes et à l’heure actuelle, j’ai 7 salariés avec moi.Nous avons toujours fait de la maçonnerie générale, cependant, mon grand-père s’était spécialisé dans la fabrique de cuves en béton pour répondre à la demande viticole de l’époque. Mon père a construit beaucoup de maisons neuves dans les années 1980 mais le marché est vite devenu concurrentiel avec l’arrivée des promoteurs immobiliers.
Lorsque j’ai repris l’entreprise à mon compte, j’ai choisi de me spécialiser dans la rénovation et restauration de bâtiments. Je travaille principalement pour des particuliers mais je réponds à quelques appels d’offre pour des marchés publics, comme par exemple en ce moment pour la rénovation d’une école. Je fais également des restaurations d’églises et de chapelles.
Je me déplace assez loin pour mes chantiers. Le périmètre s’étend de Montpellier à Narbonne. Il m’arrive d’aller plus loin pour des chantiers plus importants ou s’ils s’avèrent intéressants.
Je connais la chaux depuis mon enfance ; mon grand-père et mon père l’utilisait déjà à leur époque et j’ai donc été sensibilisé très jeune à ce matériau, son utilisation et à ses techniques d’application. Pour la restauration de façades, de toitures, de linteaux en béton, j’utilise systématiquement la chaux. Je l’emploie beaucoup en restauration intérieure, en proposant des badigeons, stucs…
J’ai suivi une seule formation à la chaux avec la CAPEB, lors d’un stage sur chantier à Clermont-l’Hérault, pour restaurer à la chaux les façades de la mairie. Je n’ai pas encore sollicité le Centre de Formation aux Techniques de la Chaux SOCLI, par manque de temps, mais cela pourrait me permettre de me perfectionner, de découvrir de nouvelles techniques ou produits.
Dans la région, ma clientèle de particuliers est de plus en plus demandeuse d’enduits à la chaux. Par contre, les enduits chaux-chanvre sont quasi inexistants dans la région. Il n’y a pas de demande et donc peu, d’artisans en font. C’est peut-être un créneau à développer mais pour le moment, c’est difficile de le proposer et surtout de le vendre !J’ai découvert le Club de la Chaux grâce à Jean-Luc Bousquet, adhérent du Club et artisan à Pézénas. Je connais Jean-Luc depuis notre enfance, son père était entrepreneur comme le mien et se fréquentaient souvent. Nous sommes devenus amis et Jean-Luc me parlait depuis longtemps du Club de la Chaux mais je n’avais jamais pris le temps de venir aux rencontres du Club. Je regrette de ne pas avoir eu d’expériences en entreprise avant d’intégrer celle de mon père, j’aurais aimé bouger pour découvrir d’autres savoir-faire. C’est aussi pour ça que j’ai adhéré au Club de la Chaux car cela me permet de rencontrer des artisans d’autres régions et ainsi échanger sur nos techniques. »
Christophe Munoz a souhaité nous parler d’un chantier qu’il a réalisé au début de l’année 2015 : la rénovation des façades d’une maison appartenant à un particulier, dans le centre ville de Pézénas (34). « Avec une équipe de 3 personnes, nous avons restauré les 3 façades d’une maison appartenant à un particulier, ce qui a représenté 180 m² de surface à enduire manuellement.
Nous avons badigeonné les encadrements des fenêtres avec un badigeon que j’ai formulé moi-même en utilisant de la chaux en pâte Aimoz et un fixateur. Nous n’avons pas teinté le badigeon pour garder la couleur naturelle de la chaux, légèrement ivoire. J’ai choisi d’utiliser i.design CENT%, enduit prêt à l’emploi à la chaux, car les façades étaient en bon état. Nous n’avons donc pas repris le corps d’enduit, nous sommes venus appliquer directement 2 couches de i.design CENT% couleur safran. La première couche a permis une meilleure accroche à la seconde, que nous avons réalisée avec une finition talochée fin. C’est la première fois que j’utilisais ce produit et j’en suis ravi : il est facile à appliquer et il laisse le temps de talocher ; ce qui est vraiment agréable. Le client est très satisfait du résultat et moi aussi, je réutiliserais la gamme CENT% pour d’autres façades !»